Gérald Brassine, publié en Août 2023 dans la revue Hypnose et Thérapies brèves n°70
DOSSIER : INDISPENSABLE HYPNOSE
Cet article nous propose quelques extraits (1) d’une séance illustrant
concrètement différents moyens de désensibilisation des traumas avec la technique de Psychothérapie du Trauma réassociative (PTR).
La patiente dont il est question ici est déjà venue me consulter il y a 12 ou 13 ans.
Le travail que nous avions fait lui a permis d’avoir une vie globalement équilibrée et une vie amoureuse satisfaisante.
Elle vient maintenant me consulter dans un tout autre état.
Cette dame d’une quarantaine d’année se plaint d’une grande peur de sortir de chez elle et de postuler dans de nouveaux emplois. Elle est sans défense dans de nombreuses de situations relationnelles, tant professionnelles que privées. Elle se réfugie dans son appartement tout comme autrefois elle s’enfermait des heures durant dans un placard pour échapper à son frère…
SON HISTOIRE D’ENFANCE
Lors de sa première Psychothérapie du Trauma Réassociative (PTR), une levée d’amnésie avait révélé des abus sexuels subis de ses 4 à 12 ans, période pendant laquelle étranglements et autres moyens d’infliger de la douleur physique étaient constants.
L’auteur des faits avait 18 ans lorsqu’il a commencé les agressions. Il est le demi-frère de la petite fille. La mère des deux enfants aurait été abusée ou violée elle-même et s’est montrée particulièrement sourde aux appels cependant clairs et répétés de sa fille.
THERAPIE PAR PALIERS
Il n’est pas rare de constater que, lors de traumas complexes, les levées d’amnésies se font par étapes, offrant à chaque fois une nouvelle qualité de vie plus satisfaisante, comme un moment de répit avant de pouvoir affronter la suite, le plus dur.
Pour cette dame, ce sont les sentiments d’amour pour son tortionnaire (Syndrome de Stockholm) et le « plaisir » sexuel mécanique ressenti lors des agressions qui constituent une partie importante du trauma qui reste à désensibiliser. Mais quand elle revient me voir, ni elle ni moi ne le savons encore…
POURQUOI HYPNOSE ET TRAUMAS
Des états modifiés de conscience massifs et durables -dissociations- découlent des chocs émotionnels issus d’incidents traumatiques.
C’est une des raisons principales pour lesquelles l’hypnose s’invite toujours -qu’on le veuille ou non- dans le traitement des traumas. Traumas et états dissociatifs sont indissociables.
HYPNOSE CONVERSATIONNELLE STRATEGIQUE POUR ETABLIR UNE RELATION QUI LAISSE LIBRE DE SES CHOIX
La patiente connait déjà la manière de travailler en PTR, c’est à dire au moyen d’une hypnose conversationnelle active et néanmoins profonde dans laquelle elle est amenée à se focaliser sur ses émotions et sensations corporelles tout en me tenant librement au courant de ce qui se passe en elle, ce qui lui convient ou pas pour que je puisse la guider au mieux dans « un travail thérapeutique vraiment sur mesure ». Elle est encouragée à partager ce qui lui vient à l’esprit, les meilleures solutions émergeant souvent de l’inconscient du patient.
De manière égalitaire chacun à son travail à faire.
INDUCTION UTILISATIONNELLE
En PTR, le patient est conscient de son état d’hypnose d’autant plus qu’il en a été le principal artisan: on utilise essentiellement deux types d’inductions, toutes deux utilisationnelles: 1) en développant, parallèlement à la relation thérapeutique, un « bon moment » propre au patient, ou 2) en se focalisant sur les sensations provoquées par des émotions pénibles ou des douleurs psychosomatiques très présentes, voire envahissantes.
Ici, étant donné son importance manifeste, c’est à partir de sa peur actuelle de l’extérieur que l’hypnose est induite.
Je lui demande de l’amplifier et de me dire où dans son corps elle ressent cette peur, puis de la laisser gagner en profondeur. La sensation corporelle jouant le rôle d’un fil d’Ariane, on laisse venir, on voit où ça mène.
La patiente plonge facilement et profondément en elle (comme toujours avec l’induction 2) et retrouve le souvenir (nouvelle levée d’amnésie) de ce qui a sans doute été son premier viol. Il a eu lieu au milieu de la nuit.
UTILISATION DES RESSOURCES HYPNOTIQUES DU PATIENT : LES PROTECTIONS DISSOCIATIVES
Très rapidement, je lui fais remarquer les différentes manifestations hypnotiques qui accompagnent ce souvenir : catalepsie, anesthésies physique et émotionnelle, hébétude (ici, je ne peux pas penser) et impression de disparaître/ne pas exister. Je lui explique que ces différentes « Protections Dissociatives » qu’elle ressent en ce moment sont celles qui se sont déjà manifestées à l’époque des viols pour la protéger.
Réapparues dès la levée d’amnésie, ces différentes Protections Dissociatives s’inviteront et seront utilisées tout au long du travail.
« Ça ne s’est pas passé, ce n’est pas vrai ! Ton frère t’aime. Mais ne le dis pas à ton père ! »
Grâce à leur effet étonnamment protecteur**, la patiente se souvient que, après ce premier viol nocturne, elle en parle à sa maman qui lui dit :
- Ça ne s’est pas passé, ce n’est pas vrai ! Ton frère t’aime. Mais ne le dis pas à ton père !
La patiente me fait part de ses réflexions d’alors sur l’implicite de cette réponse et:
- Si j’en parlais à papa et qu’il ne me croyait pas, alors je devenais folle. Et s’il m’avait crue, qu’aurait-il fait à maman ? Je ne voulais plus de dispute, ni en être la cause. Parce qu’il y en avait beaucoup.
Lors de la séance suivante, pour ménager ma patiente, j’insiste avec une fermeté certaine pour que l’induction d’hypnose soit constituée d’une relation hypnotique sécure et de la reviviscence d’un moment agréable. Elle sera source de renforcement et d’apaisement avant et pendant la tâche qui l’attend.
Le bon souvenir choisi par elle, après hésitations et allers-retours, est un moment de vacances sur l’Altiplano, dans la Cordillère des Andes. La patiente se souvient s’être abritée dans un rocher creux, et surtout, ré-expérimente s’être sentie lovée comme dans une matrice. Elle ressent de la sécurité dans le ventre et de l’émerveillement dans la tête.
Au cours de la séance, dès qu’il y a trop de souffrance, j’utilise ce ressenti en l’invitant à se remettre dans son endroit protecteur.
TECHNIQUE DES « 20 TV » OU COMMENT TRAITER D’UN COUP DE LONGUES PERIODES D’AGRESSIONS
Th A partir de cet endroit « magique », je vous suggère de regarder une vingtaine de toutes petites télévisions de la taille de boîtes d’allumettes : un grand nombre de souvenirs pénibles y défilent les uns après les autres.
P Non, c’est trop pénible, je ne veux pas.
Je remercie ma patiente pour sa collaboration et la possibilité qu’elle m’offre de mieux adapter mes propositions à ses besoins.
Th O.K. Merci. Est-ce que si les TV sont très loin et qu’en plus elles sont retournées c’est mieux ?
Cela entraîne les rires de la patiente.
P Oui, on en aperçoit juste le dos, avec les câbles qui en sortent. Et je les ai mises loin, loin, loin à l’horizon.
Devant ce besoin de protection renforcé, l’humour amène connivence et légèreté.
P riant encore : j’ai mis 250 TV plutôt que 20 ! Plus il y en a, moins j’en perçois les contenus.
Th Super. Et dès qu’un film est passé, il y en a un autre qui arrive…
P riant et faisant un doigt d’honneur avec bonne humeur : Je vous emmerde !
Th avec autant de plaisir : « merci » !
« Ce que l’on fait ici, c’est transformer les « enregistrements » de vos traumas »
Toujours expliquer le travail au patient même pendant l’hypnose :
Th En gardant bien présentes les bonnes émotions que vous ressentez dans votre rocher creux et en faisant passer en même temps tous ces films terribles de votre vie, vous transformez les émotions négatives qui y étaient associées. Le tout avec peu de douleur, voire pas du tout. Comme vous voyez, on peut même rire pendant ce processus. Images, sons et sensations anciennes n’auront plus le même impact.
Ce que l’on fait ici, c’est transformer les « enregistrements » de vos traumas. Aujourd’hui, ce ne sont pas les traumas qui vous font souffrir mais leur enregistrement (dans les registres du vakog) : alors, on les modifie complètement en y associant les bonnes sensations et émotions vécues dans l’Altiplano.
UTILISATION DE L’ANESTHESIE (UNE PROTECTION DISSOCIATIVE)
La patiente parle ensuite de sa vie de femme qui, malgré tous les viols qu’elle a subis, fonctionne bien. Mais quand même, elle a une anesthésie près de l’utérus qui la gêne.
« Je sens toute la région de mes hanches, fesses et de l’entre jambes. Je faisais ça pour ne pas sentir. J’étais tellement petite… »
Th Intensifiez cette sensation d’anesthésie. Augmentez-la et vous reprendrez le contrôle de cette zone et de ce phénomène hypnotique involontaire jusqu’ici.
En vous centrant sur cette anesthésie, vous retrouverez les émotions et sensations qui en sont la cause.
P Je sens cette zone comme gelée.
Pleurs…Elle pleure et explique :
Je me souviens que je mettais mes muscles du bassin et mes jambes d’une certaine façon.
La levée d’amnésie se fait progressivement et bien sûr péniblement puisque les émotions et sensations anesthésiées le sont pour de « bonnes raisons ». Un temps elle ressentira même la douleur physique mnésique mais je l’intensifierai pour mieux la faire disparaître.
P Je sens toute la région de mes hanches, fesses et de l’entre jambes. Je faisais ça pour ne pas sentir. J’étais tellement petite…mes jambes sont tellement écartées et ça fait très mal !
Th Vous comprenez la nécessité, à cette époque, de faire une belle et forte anesthésie ? Actuellement, avec votre amoureux, il n’y a plus besoin de ça.
En intensifiant cette anesthésie vous ressentez combien vous reprenez le contrôle sur vous, sur votre corps ?
P Oui.
Th Bravo !
P Aïe, je sens à nouveau la douleur maintenant. Ça fait un mal de dingue !
Th Merci de me le dire. Vous voulez bien l’augmenter un peu tout de même ?
Elle acquiesce. Et comme souvent, la douleur diminue.
Th Remettez les bonnes sensations avec votre amoureux sur cette zone …
La patiente s’apaise.
Th Si vous voulez, vous pouvez vous scinder en deux : la douleur souvenir du viol d’un côté et les bonnes sensations de l’autre.
Elle éclate de rire et me dit en s’amusant avec un majeur levé : Fuck !
Th riant tout autant : Merci !
« Sentez sa haine, sa rage…
Sentez la tendresse de cette maman, qui vous soigne qui s’occupe de votre bassin, soigne la douleur avec une crème magique et plein d’amour »
Cognitions traumatiques induites :
Puis, de nouveau en plein désarroi, elle dit :
Ce qui vient maintenant c’est que je suis forcée à désirer mon frère et à accepter toutes ses conneries, ses « je t’aime, on va se marier, cela te fait du bien, c’est pour ton bien que je fais ça ».
C’est de là que me vient cette peur d’être folle ! Parce que, si je parlais à ma mère, elle disait que j’étais folle et que mon frère m’aimait beaucoup. Je ne pouvais que me forcer à croire que c’était bien.
Pleurs
Processus autonome avec changement correctif de scénario :
Je l’invite à parler à cette petite fille et un processus autonome se met en place :
P Je m’imagine une maman qui dit que j’ai raison.
Th Super ! Vous voulez bien vous mettre dans ses bras? Elle vous rassure et soigne votre bassin endolori.
Plein d’émotions positives s’en suivent.
Puis la patiente continue : J’avais le bassin déchiré, une brûlure du sexe à l’anus. Les lèvres rouges et déchirées. Il aimait me faire mal!
Th Sentez sa haine, sa rage…
Sentez la tendresse de cette maman, qui vous soigne qui s’occupe de votre bassin, soigne la douleur avec une crème magique et plein d’amour.
P C’était comme si toute cette zone de mon corps s’était déboîtée.
Th Laissez cette maman avec ses mains magiques qui remet tout en place, etc…
La patiente est prise de gros renvois
Th Quels bruits de dinosaure! Un dragon qui se réveille peut-être ? Crachez le feu, arrachez sa tête avec vos dents !
Elle éclate de rire…et explique qu’elle a dit plusieurs fois à sa maman qu’il lui faisait mal et a reçu chaque fois les dénégations de sa mère en réponse.
P Je me suis forcée à croire tout ça et longtemps je disais, à tous et à moi-même, que j’avais eu une famille parfaite, une belle enfance.
Th Vous pouvez vous émerveiller de cette petite fille qui se raconte des mensonges pour essayer de survivre à l’horreur.
P Waouh! Ah putain! Ça, il faut le faire hein: survivre à tout ça! Émue, elle pleure.
Il faut beaucoup de courage pour survivre à cette situation. Mais personne ne le sait !
Th Moi, je le sais !
P Merci !
Th Maintenant, vous savez aussi qu’il en fallu du courage à cette petite fille pour survivre à ça !
« Ce dont j’ai surtout envie c’est de lui couper son sourire hypocrite quand il disait ‘’ bonjour ma chérie ‘’»
Pour rappel, toute la séance se passe en hypnose conversationnelle stratégique c’est à dire avec une patiente en hypnose somnambulique, qui fonctionne comme d’habitude mais avec une possibilité de contrôle sur son système nerveux autonome, soit sur ses émotions et sensations.
P Je vois le placard en bois foncé où j’allais me réfugier. Pleurs… Il était devenu mon meilleur ami.
Th Retournez sur l’Altiplano, dans votre rocher de sécurité!
Immédiatement, un souvenir de ses 11-12 ans lui revient dans lequel son violeur arrive dans sa chambre par la fenêtre :
P Il a le sourire et l’attitude de quelqu’un qui vient le plus normalement du monde chercher son dû… et je sais déjà ce qu’il veut.
Je me comporte comme si j’étais consentante: je lui fais une fellation.
Je n’ai pas le choix, je ne peux pas dire non !
Elle souffre beaucoup en retrouvant ce souvenir (et bien d’autres) de cette époque.
J’utilise les Protections Dissociatives …
Th Toujours dans votre rocher protecteur, allez voler au-dessus de cette maison: comme ça vous pourrez voir ce qu’il fait à cette gamine comme si c’était quelqu’un d’autre (dissociation, dépersonnalisation). Pas de sensation, ni dans la bouche, ni dans le sexe (anesthésie)
P J’ai pas envie de me souvenir de tout.
Th Très bien. Merci.
Je l’encourage à ne pas se souvenir de tout en renforçant l’amnésie protectrice :
Alors, soyez bien sûre de garder caché ce qui doit encore rester caché.
Et depuis votre rocher volant, crachez de temps en temps du feu sur cette crapule!
Elle rit à cette proposition.
P C’est ce que j’avais voulu, lui couper la bite, lui couper la tête avec un sabre de Samouraï, d’un coup sec de haut en bas (retour des émotions correctrices refoulées qui lui permettent de sortir de la soumission).
Ce dont j’ai surtout envie c’est de lui couper son sourire hypocrite quand il disait bonjour ma chérie et qu’il allait m’épouser.
Mentalement, elle le découpe au sabre encore et encore et sort (enfin) toute sa rage refoulée depuis si longtemps. Elle rappelle comment il l’étouffait régulièrement en pressant sous sa pomme d’Adam jusqu’à lui faire perdre conscience.
« Vous faites tomber le Stockholm. Vous le réalisez ? »
Retour du refoulé ou changement constructiviste des humeurs…
P Maintenant, c’est moi qui le lui fais…
Elle se souvient avec désespoir de sa soumission, de son habituation à s’exécuter.
Je le vois aller violer ma sœur et venir me violer ensuite.
Je suis KO ! Maintenant je voudrais retrouver de bonnes émotions.
Th Oui, j’allais vous le proposer : retournez dans votre rocher creux en sécurité, etc.
Après un moment de répit, elle retombe suite à un constat qui l’effraie :
P Malgré ses violences, vers 11-12 ans, j’étais non seulement comme consentante mais je ressentais de l’amour pour lui!
Utilisation d’une autre Protection Dissociative, la distorsion émotionnelle communément appelée Syndrome de Stockholm, par la juxtaposition des opposés :
Th Oui, vous aviez cru aux mensonges. C’est un syndrome de Stockholm. Sentez bien l’amour, l’attachement, l’envie de l’épouser. Et en même temps, sentez et revoyez sa violence, votre douleur et la haine dans ses yeux lors des viols. Sentez la coercition et en même temps l’amour que vous pensez ressentir pour lui, augmentez bien tout cela. Sentez l’amour et voyez toutes les fois où il vous a violée, avec rage, de vos 4 à 12 ans.
Faites-le et vous constaterez que cet amour qui vous gêne encore va disparaître!
La patiente souffle et dit :
C’est fort ! Ca pète dans la tête.
Th Vous faites tomber le Stockholm. Vous le réalisez ?
P Même lorsque je pense encore à lui, je vois la crapule qu’il a été et juste après je pense à toutes les bonnes caractéristiques de la personne !
Th Pensez à toutes ces bonnes caractéristiques et pensez en même temps à tous les viols de vos 4 à 12 ans ! Les étranglements, les coups le mépris, les écartements pour faire bien mal, son plaisir à vous dominer… et à ses bons côtés, à l’amour que vous ressentez pour lui.
P A une époque, j’étais vraiment convaincue qu’il m’aimait et que je l’aimais…Oui Mr Brassine, tout ça, c’était de la folie furieuse !
Th Vous êtes en train de retrouver votre bon sens, non ?
Je propose encore la juxtaposition des opposés amour-tortures.
P La réalité on peut la changer ?
Th Oui. Voyez comme vous l’avez fait : vous avez vu des viols comme des preuves d’amour !
Et je rajoute avec un zeste de provocation bienveillante :
Et si vous avez envie de «calmer» ce que nous faisons maintenant, revenez dans l’amour : il suffit de voir et de sentir uniquement l’amour !
La patiente en riant énormément devant cette provocation paradoxale, me fait un doigt d’honneur.
Th Sentez le feu de la dragonne qui est en vous, prête à cracher sur lui. Et brûlez-le !
Changement de cognition…
P Bon sang, je n’avais pas le choix !
Th Vous avez été coincée dans une prison de mensonge, de propagande…
P Je n’avais pas le choix !
Th Vous arrêtez d’être folle ! Bravo ! Vous réalisez cela ? Si vous voulez, on arrête là et on se revoit dans dix ans !
P Non, non, non ! Je n’ai plus envie de gâcher ma vie comme ça ! C’est fini cette merde ! Même si je vous emmerde, me dit-elle en riant beaucoup !
Th Un prochain RDV ?
P Dans deux semaines c’est bien parce que, entre temps, je peux faire autre chose que de vous voir ! Rires !
Lors du dernier RDV à ce jour, la patiente a retrouvé ce que j’appelle « la dentelle de l’horreur » de ses viols, c’est-à-dire un des pires raffinements que l’on puisse imposer en matière d’abus dans la mesure où la victime se retrouve coincée, honteuse et coupable d’une participation en ressentant un pseudo «plaisir».
Comme précédemment, le traitement s’est fait en juxtaposant «plaisir imposé» et violence…
Il y aurait encore beaucoup à dire sur le déroulement de cette thérapie, mais il faut bien s’arrêter ici…
La plupart des techniques qui sont utilisées ici, et de manière générale en PTR, découlent directement des propositions faites par MH Erickson dans l’article de 1952 sur les conditions nécessaires pour la création de la transe profonde dite somnambulique.
Notes
1 Brassine G., Surmonter le traumatisme – Initiation à la PTR, Éditions Satas février 2023
2 Brassine G., « Protections dissociatives. Anesthésiants pour l’hypnothérapie du trauma » & « Le Pouvoir de la Dissociation – Corps et Trauma » Articles parus dans les n° 55 et 61 de la présente revue. Consultables aussi sur www.IMHEB.be