Douleurs pudendales : l’hypnose offre des pistes de guérison très intéressantes

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Psychothérapeute et fondateur de l’Institut Milton Erickson de Belgique (IMHEB), Gérald Brassine a développé une boîte à outils très performante qu’il n’a eu de cesse de faire évoluer tout au long de sa carrière professionnelle. La PTR, ou Psychothérapie du Trauma Ré-associative, est une thérapie douce et respectueuse, exclusivement enseignée par son auteur, dans laquelle les patients sont amenés à reprendre le contrôle de leur système nerveux autonome, sorte de tableau de bord contrôlant leurs sensations et émotions, afin d’être à nouveau acteur de leur santé.

 

Une thérapie douce et d’une efficacité incroyable pour traiter les maladies des voies digestives

Parmi les nombreuses indications où l’hypnothérapie s’impose comme une alternative très efficace ou parfaitement complémentaire à la médecine traditionnelle, dont les traitements en rapport avec la santé mentale et les maladies psychosomatiques, s’ajoute la prise en charge de pathologies liées aux voies digestives supérieures et inférieures.

La pudendopathie est l’une de ces maladies où l’hypnose peut intervenir de manière concluante. Selon le Dr Luc Bruyninx, chef du service de chirurgie digestive, thoracique et cœlioscopique du CHU Brugmann et formé il y a quelques années à l’hypnose conversationnelle stratégique PTR à l’IMHEB, il n’y a pas de maladies ou de douleurs psychosomatiques « types ». En effet, l’inconscient ne connaît rien à l’anatomie, mais il est vrai que ce sont fréquemment les voies digestives (intestin, estomac, anus…), urinaires ou génitales qui sont touchées.

Peu médiatisé, le nerf pudendal, également appelé nerf honteux interne, passe dans la partie profonde de la fesse avant d’innerver le périnée, entre les organes génitaux et l’anus. La névralgie pudendale est une maladie rare, liée à la compression chronique de ce nerf et qui se manifeste par des douleurs vives au niveau du bassin. Elle peut se révéler lors de la pratiques du cyclisme ou en la position assise mais elles peuvent aussi avoir une toute autre origine, tel qu’un choc affectif.

 

Une prise en charge du patient respectueuse et personnalisée

« La prise en charge de l’hypersensibilisation est complexe et l’hypnose peut ici aider afin de « désensibiliser les plaques sensibles de la mémoire inconsciente » dans la mesure où un traumatisme est sous-jacent. » explique le dr Bruyninx. Le but n’étant bien sûr pas ici que le diagnostic soit établi par les PTRistes (praticiens en hypnose conversationnelle stratégique PTR) car le diagnostic repose sur des critères bien précis, soit les critères de Nantes. « Mais si l’hypnose peut avoir un effet même transitoire, voire définitif sur la douleur pudendale, comme certains patients l’ont vécu, cela fait réduire le risque relatif d’échec après la neurolyse. »

D’un point de vue purement clinique, la prise en charge est globale et souvent très lourde. Elle consiste en un traitement médicamenteux, des infiltrations, et dans les cas graves ou résistants, un traitement chirurgical qui consiste à libérer le nerf pudendal (neurolyse). « Il faut savoir que l’opération améliore les douleurs de manière significative chez 70% des patients à un an postopératoire. Ceci implique que 30% restent « sur le carreau ». Pour 1% des opérés la douleur est même aggravée car ils sont déçus de la chirurgie, précise-t-il. Une meilleure sélection des futurs opérés est fondamentale et pourra permettre de réduire indirectement ce taux de 30%. Si les PTRistes peuvent aider à mieux sélectionner les patients souffrant de pudendopathie avant même qu’ils ne soient opérés, cela serait fantastique. »

 

Des résultats rapides et très encourageants

Et les premiers résultats ne se sont pas fait attendre, comme en témoignent ces deux cas récents relatés par Virginie Tyou, praticienne formée à l’IMHEB. Voici un magnifique exemple où la douleur était logée dans le territoire du nerf pudendal, sans lien avec une compression du nerf lui-même. « J’ai reçu une dame, enfermée dans des douleurs pudendales depuis la naissance de son troisième enfant. Sous hypnose, elle ressent un poids sur le ventre et se retrouve plongée dans sa chambre à la maternité. Très vite, elle fait un lien entre son ressenti physique et une scène où son mari lui reproche d’avoir fait un nouvel enfant trop rapidement. Après avoir désensibilisé ce souvenir, elle ouvre les yeux et dit ressentir un confort qu’elle n’avait plus depuis longtemps. », explique Virginie Tyou.

Il y a ensuite cette deuxième belle réussite d’une dame ballottée d’un hôpital à l’autre pour neuropathie pudendale. « Elle vivait un calvaire depuis cinq ans, précise Virginie Tyou. Infiltrations, morphine en patch, antidépresseur, anti-inflammatoires, laxatifs… Jusqu’à la première séance, elle dormait tout le temps et était complètement dépendante aux médicaments. L’évolution de son état a été rapide. Dès la première séance, elle a arrêté de dormir et a réduit considérablement la prise de médicaments. Lors de la deuxième séance, nous avons travaillé la désensibilisation de la perte de son premier bébé il y a une dizaine d’années. Lorsqu’elle a ouvert les yeux, elle s’est émerveillée en réalisant que la douleur n’était plus présente. Elle sait maintenant qu’elle va aller mieux et que la prochaine étape sera d’en finir avec les laxatifs et le patch. »

Deux exemples encourageants qui laissent présager d’autres merveilleuses réussites dans le futur. « Reste maintenant à montrer une amélioration des résultats de la chirurgie de libération du nerf pudendal par réduction des fameux 30%. », conclut le dr Luc Bruyninx.

 

Anne Guidicelli

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